Aller au contenu

Ces derniers temps, je passe vraiment beaucoup trop de temps à l’intérieur. Et j’ai aussi réalisé que je n’étais pas allé sur une île depuis l’automne dernier (comment est-ce même possible ?)

Il y a 15 jours, j’ai donc décidé d’aller passer la journée sur Naoshima.

Journée qui a été plutôt agréable dans l’ensemble. Les touristes étrangers sont revenus, mais ils ne sont pas encore trop nombreux. À part quelques bus de touristes coréennes (et/ou chinoises ? ça fait tellement longtemps que je n’ai plus croisé de Coréens que je n’arrive plus à distinguer leur langue du chinois, j’espère que les locuteurs des deux langues voudront bien m’en excuser), il y avait surtout des voyageurs en solo ou en couple venant d’Europe et d’Amérique du Nord (d’Australie aussi ?)
Malheureusement, la plupart d’entre eux ne semblaient pas savoir qu’il y a une pandémie en cours avec un sale virus qui traîne partout et qui cause bien des problèmes. Possèdent-ils même des masques ? Je n’en suis pas sûr.

 

Comme toujours, la Citrouille Rouge de Yayoi Kusama est la première à vous accueillir lorsque vous arrivez sur l’île.

Vous ne vous rendez pas compte de la difficulté qu’il y a pour prendre des photos de la citrouille sans personne autour. J’ai toutefois un truc. Non, je ne le partagerai pas sur internet. 😉

 

Et c’est parfois encore plus difficile de prendre le Naoshima Pavilion de Sou Fujimoto sans personne autour. J’ai d’ailleurs échoué dans la photo ci-dessus. Heureusement, pas celle du dessous. 🙂

 

Non, loin, des appartements (ou des chambres d’hôtes ?) en construction et presque terminés. J’aime bien leur apparence (il n’est pas impossible qu’elle soit différente quand ils seront terminés).

Je ne suis pas resté longtemps à Miyanoura (j’y suis retourné plus tard), et je suis allé – à pied – de l’autre côté de l’île, à Honmura. Le but de cette journée était essentiellement de passer du temps dehors et de faire de l’exercice. J’ai donc marché presque toute la journée, ne prenant le bus qu’une seule fois pour le retour. Si vous le pouvez, marcher est la meilleure façon de découvrir Naoshima (et les autres îles aussi en fait, sauf les plus grandes).

 

Le Naoshima Hall de Hiroshi Sambuichi reste l’un de mes bâtiments préférés de Naoshima. Dommage qu’il ne soit pas ouvert au public plus souvent. Ce serait bien que l’extérieur soit un poil mieux entretenu aussi, j’ai l’impression qu’il est un peu délaissé. Hmmm…

 

Un lieu qui n’est pas délaissé, c’est ce jardin. Je crois qu’il n’a pas bougé depuis la première fois que je l’ai vu, il y a 13 ans. En temps normal, cela ne me viendrait pas à l’idée de prendre le jardin de quelqu’un en photo (et je vous déconseille de le faire), mais ici, les propriétaires savent très bien ce qu’ils font. Je n’ai jamais vu cette porte fermée – pas une seule fois – alors que c’est le genre de porte que l’on laisse habituellement fermée. Bien sûr qu’ils veulent que vous voyez que leur jardin est beau. Par contre, hors de question de passer le pas de cette porte. Cela reste une propriété privée.

 

Dans les rues de Honmura…

J’avais pas écrit un article avec ce titre moi ?

Attendez, je cherche..

Ah oui, le voici (c’était il y a longtemps) :

Dans les rues de Honmura sur Naoshima

 

La vue pendant mon repas de midi.

(petit détail amusant : l’île au fond, c’est Ogijima… Vous l’avez reconnue ? et si vous regardez bien entre le bateau et le ponton, on devine le phare qui est le logo de ce site)

 

Après manger, j’ai décidé d’aller dans la partie sud de l’île, dans le Benesse Art Site.

Mais si vous n’êtes pas un/e habitué/e de Naoshima, sachez qu’il y a beaucoup de choses à voir dans le village de Honmura, en particulier le Art House Project. Je ne l’ai pas visité ce jour-là, mais si vous voulez en savoir plus, j’ai ce qu’il vous faut :

Art House Project sur Naoshima

 

À la sortie de Honmura, j’ai enfin pu voir Ryokan Roka (et son entrée couverte m’a bien protégé d’une averse surprise). Il s’agit d’un ryokan de luxe qui a ouvert il y a tout juste un an. La dernière fois que je suis passé par là, ce n’était qu’un chantier.

Je n’ai pas grand chose à en dire. J’imagine que ce n’est pas une mauvaise chose que Benesse ait un peu plus de concurrence dans le domaine de l’hôtellerie de luxe sur l’île. Mais je vous avoue que je ne me sens pas trop concerné : je n’ai pas les moyens de dormir ni dans l’un, ni dans l’autre, donc… (Sauf si toutes les personnes lisant ceci se cotisent ? Cliquez ici, si vous me versez assez, promis, j’y dors et je fais un article dessus 😉 ).

 

Vous allez probablement sur Naoshima pour son art, mais sa nature a son mot à dire aussi.

D’ailleurs, n’oubliez pas que quand Soichiro Fukutake a eu l’idée de mettre ses œuvres d’art sur Naoshima, c’était pour que ces dernières cohabitent avec la nature.

 

Labyrinth of Cherry Blossoms de Tadao Ando
Je n’arrive toujours pas à lui trouver un quelconque intérêt…
(Peut-être quand les cerisiers sont en fleurs ???)

 

Another Rebirth de Kimiyo Mishima

Le plus gros déchet de Naoshima ! Je vous laisse décider si la phrase précédente est à prendre au premier degré ou pas… (bon, je ne la déteste pas, mais je pense qu’elle aurait plutôt sa place dans un environnement urbain)

 

Ce qui est bien avec les Coréennes ou les Chinoises d’un certain âge, c’est qu’avec leurs vêtements, elles ne détonnent pas du tout, mais alors pas du tout quand elles se retrouvent devant votre objectif. Ce qui arrive souvent, parce qu’elles se fichent aussi complètement des gens qui prennent des photos, se pousser ne leur vient jamais à l’idée.

Bon, j’avoue j’aime bien cette photo, c’est plutôt quand il y en a une dizaine que ça devient compliqué… Et comme elles voyagent en groupe… (c’était une retardataire, les autres étaient tout juste hors champ).

Derrière elle, c’est le Lee Ufan Museum et si on se retourne, on voit La Porte de l’Infini de Lee Ufan aussi.

Je sais que c’est une différence culturelle, mais j’ai toujours eu du mal à comprendre les gens qui vont à l’autre bout du monde (ou de l’autre côté de la mer dans leur cas) pour prendre des photos d’eux/elles mêmes, les choses qu’ils et elles sont venus voir ne devenant qu’un simple décor vaguement secondaire. Les narcissistes sur Instagram, je comprends (je n’approuve pas, au contraire, bien au contraire, mais je comprends la pensée). Mais les gens « normaux, » ça me dépasse. Je veux dire, prendre quelques photos de vous, oui, bien sûr, mais là c’est à peu près tout ce qu’elles font.

Ensuite, de retour à la maison, j’imagine la séance-photo : « Alors c’est moi à Naoshima devant une œuvre dont j’ai oublié le nom. Là, c’est moi à Naoshima, devant une autre œuvre, je ne sais pas comment elle s’appelle. Là c’est moi à Naoshima devant des îles très jolies, on les voit pas bien parce que mon bras était devant, etc… »

 

J’ai dû attendre plusieurs minutes qu’elles aient terminé pour pouvoir prendre cette photo. Elles se sont toutes prises à tour de rôle dans quatre ou cinq poses différentes chacune…

Et j’avais environ 10 secondes pour prendre la photo avant que quelqu’un d’autre n’arrive dans le champ. Dire que le jour où je l’ai découverte (quand les frontières étaient fermées), ma fille et moi l’avions eu pour nous tous seuls et pour aussi longtemps que nous le souhaitions… (vous pouvez voir tout cela en cliquant ici)
Ça devient difficile de concrétiser de nouveau ce souvenir. Impossible peut-être maintenant.

Quand on avance un peu et que l’on se retourne, ça donne ça :

 

Je parle très rarement devant une caméra quand je me balade (et pratiquement jamais en français) mais j’ai filmé ça, histoire de… (j’y mettrai des sous-titres français un jour… ou pas… pas sûr que ce soit d’un grand intérêt)

 

Cultural Melting Bath: Project for Naoshima par Cai Guo-Qiang

Là aussi, des touristes se prenaient en photos. Par contre, l’avantage de cette œuvre c’est qu’en trouvant le bon angle, il est facile de les cacher derrière des rochers.

 

Three Squares Vertical Diagonal, de George Rickey, est l’une de mes œuvres préférées de l’île. Mais pour pleinement l’apprécier, il faut des conditions particulières : à savoir, une météo clémente avec une légère brise et aucun touriste imbécile l’ayant endommagée.

Heureusement, toutes les conditions étaient réunies ce jour-là.

Voyez plutôt :

 

Elle fait partie des œuvres extérieures du Benesse House Museum. Je n’y suis pas entré ce jour-là, mais si vous voulez voir ce qu’il y a dedans, j’ai ça pour vous :

Benesse House Museum

 

Blind Blue Landscape de Teresita Fernandez. Une autre œuvre que j’aime beaucoup, mais malheureusement, elle commence à montrer son âge… ou plutôt la peinture du mur sur lequel elle est fixée commence à le faire.

 

Le Banc de Niki de Saint Phalle

 

Benesse House Park
(avec la Sugimoto Gallery au rez de chaussée, je vous la montrerai un de ces jours)

 

D’autres œuvres de Niki de Saint Phalle dans le parc (Éléphant et Chameau, pas besoin de vous expliquer laquelle est laquelle).

 

 

Et… aucun article sur cette partie de Naoshima n’est complet sans… je sais que vous l’attendiez tous et toutes… c’est pour cela que j’en parle le plus tard possible dans l’article, pour être sûr que vous lisiez tout… Je veux bien entendu parler de :

La Citrouille Jaune de Yayoi Kusama :

 

Oh, un conseil important. Si des gens sont déjà près de la Citrouille, il est d’usage de faire la queue avant de s’en approcher à son tour.

Quand je suis arrivé, il n’y avait pas de queue (ce qui est rare, mais encore une fois, l’île était loin d’être bondée comme elle pouvait l’être avant la pandémie), il y avait un couple qui prenait des selfies devant. J’ai donc attendu comme il se doit et à l’endroit où il se doit (plus ou moins là ou j’ai pris la photo ci-dessus). Une famille est arrivée après moi et a attendu aussi. Ils me regardaient en se demandant ce que je faisais là à attendre avec mon appareil photo dans les mains sans rien faire. Dès que le couple a eu terminé, la famille a commencé à s’approcher de la sculpture. J’ai dû leur dire gentiment, mais fermement, et en anglais, d’attendre leur tour.

Pendant que je prenais mes photos, je les ai entendu discuter en français « tu crois qu’il faut faire la queue ? » Je ne leur ai pas dit que j’étais moi aussi francophone, mais oui, il faut faire la queue. Je ne peux pas leur reprocher de ne pas le savoir. Leur manque de bon sens par contre… Qu’est-ce que je pouvais bien faire là, devant la Citrouille, à attendre que le couple parte ? Espérer que d’autres les remplacent au pied levé ?

Enfin, bref, c’est pas grave, mais sachez juste que si vous n’êtes pas les seuls devant la Citrouille Jaune, il faut faire la queue. Les Japonais la font naturellement sans se poser de questions… D’autres cultures et nationalités, c’est une autre histoire…

 

C’est presque la fin de notre petite excursion.

Après la Citrouille, j’ai pris le bus pour rentrer à Miyanoura rapidement et ne pas être totalement épuisé. Je suis allé voir mon ami Andrew qui a une chouette librairie-papeterie sur place, vous devriez aller lui rendre visite (les livres sont presque tous en anglais ou japonais par contre). Ça s’appelle Art Island Center (il organise aussi divers ateliers, essentiellement pour les locaux, mais les visiteurs peuvent s’y joindre).

Sinon, terminons par quelques photos de Miyanoura :

Et maintenant que j’ai un grand angle sur mon appareil-photo, je peux prendre Naoshima Bath de manière plus satisfaisante.

 

« Ju » de Hiroshi Sambuichi

C’était une œuvre pendant la Setouchi Triennale 2022. Maintenant, ce sont de petits appartements. Je ne sais pas s’ils sont occupés, mais les portes me semblent déjà en mauvais état. Bizarre.

 

Je crois que Miyanoura Gallery Six est ouverte les week-ends cette année.

 

Voila, c’est tout pour aujourd’hui.

Si ce que vous avez lu vous a intéressé, cliquez sur le logo pour me remercier :

De retour à Takamatsu, Meon m’attendait de pied ferme (s’il avait des pieds). C’est vrai que je ne suis pas monté à son bord depuis des mois. Il va me falloir remédier à ça le plus vite possible.

 

 

2 commentaires sur “Naoshima en mai”

  1. Hello David !
    Ça fait très plaisir de te relire de nouveau. J’avoue que j’ai un peu décrocher de tes écrits ces derniers temps. Bref, j’ai aimé ce petit reportage qui m’a redonné l’envie de me rendre au Japon (avec la Covid et un déménagement en cours tous mes projets sont tombés à l’eau) et particulièrement dans cette belle mer intérieure.
    Merci.

  2. Bonjour David ,
    Merci pour ce bon moment de voyage sur nahoshima avec tes photos et commentaires c’est toujours un plaisir . Une petite remarque sur la porte ouverte donnant sur le jardin , je me souviens être rentré dans ce jardin et discuter avec le propriétaire des lieus , il avait reçu une aide de l’état pour refaire sa maison et le deal en contre partie était qu’il devait laissé sa porte ouverte et on pouvait visiter et regarder l’extérieur de sa maison , bien entendu pour éviter l’afflux de visiteurs ils n’en fait pas de la pub , bien entendu . Nous rentrons de teshima ou masami ma femme a acheté une maison et espérons un jour te rencontrer toi le maître des îles et partager un moment avec ta famille . Nous y serons à nouveau en octobre si tout va bien .
    Christophe

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *