Une fois sortis du musée la « véritable » visite de Nara commença vraiment avec en premier le Tōdai-ji, un temple bouddhiste Shingon qui est remarquable pour plusieurs raisons que nous allons voir (il fait d’ailleurs partie du Patrimoine Mondial de l’Unesco) :
La porte actuelle date du 13e siècle (l’originale datant du 8e comme beaucoup de choses à Nara), elle mesure près de 20 mètres de haut, et elle est – si je ne m’abuse – la plus grande porte de ce type au Japon. Et comme dans tous les temples bouddhistes, elle est gardée par deux Niō, qui sont eux aussi les plus grands du Japon, du moins je crois. Vous allez effectivement très vite comprendre que le Tōdai-ji est placé sous le signe du gigantisme.
Lui aussi date de 1203 et fut sculpté par Unkei et ses disciples dont Kakei. La statue mesure 8 mètres de haut, et fut construite en trois mois. Elle fut rénovée au début des années 90 ; elle fut alors et pour la première fois déplacée de son emplacement original (où elle se trouve de nouveau).
C’est tout simplement le plus grand bâtiment en bois du monde. Celui-ci date de 1709, l’original ayant été détruit par un incendie, de même que sa deuxième incarnation. Ce bâtiment mesure 57 mètres de long pour 50 large et il vous faut garder à l’esprit qu’il est plus petit que l’original qui faisait environ 80 mètres sur 70. Au 8e siècle, le bâtiment original était flanqué de deux pagodes de près de 100 mètres de haut chacune, ce qui faisait d’elles les deuxièmes plus hauts bâtiments du monde à l’époque (le plus grand étant la grande Pyramide de Gizeh). Elles n’ont malheureusement pas survécu aux aléas du temps, le Tōdai-ji ayant été touché par de nombreux incendies et séismes au cours de ses treize siècles d’existence.
Et si le Daibutsuden est si grand c’est pour une raison très simple, c’est qu’il contient le Daibutsu, ou en français, le Grand Bouddha :
Il mesure 16 mètres de haut, dont cinq pour sa tête. Ses yeux font un mètre de long, ses oreilles deux mètres cinquante. Il pèse près de 500 tonnes de bronze et d’or. Sa construction prit trois ans, il fut fondu en huit fois, et mit presque le Japon en faillite : la majorité du bronze existant alors dans le pays ayant servi à le faire. Son inauguration se déroula en 752, mais lui aussi fut victime des aléas du temps : en 855 sa tête tomba subitement, il fut aussi victime de plusieurs tremblements de terre et dut être refondu plusieurs fois, si bien que ses mains actuelles datent de la fin du 16e siècle et sa tête de l’Époque d’Edo (17-18e siècle).
Tous deux sont des gardiens du temple
Et comme les Japonais sont de grands enfants, il faut qu’ils trouvent le moyen de s’amuser même en de tels lieux (quoiqu’en l’occurrence, il s’agissait de vrais enfants) : le trou dans ce pilier a la même taille que la narine de Daibutsu et c’est une des attractions majeure du temple pour les écoliers (bien évidemment, passer par ce trou porte-bonheur, est signe de réussite future et je ne sais quoi d’autre). On notera au passage la patience de la jeune institutrice qui prendra en photo chacun de la quarantaine de ses élèves qui passèrent tous l’un après l’autre dans ce trou.
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