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Brève visite de Takeshi Kawashima Art Factory

L’une des choses très difficiles pour moi durant cette pandémie est de ne pas pouvoir me rendre sur les îles de Setouchi comme bon me semble (je n’ai fait que quatre brefs passages sur Ogijima et Naoshima – deux pour chaque île – en un an et demi 🙁 ).

Je sais, j’ai pleinement conscience d’avoir de la chance que ce soit l’un de mes principaux problèmes. Un des problèmes, mais pas le seul non plus. Il y a aussi bien sûr le fait de ne pouvoir retourner en France et voir ma famille. Il y a aussi le fait d’être surchargé de travail à cause des cours en ligne – cela s’est amélioré ce semestre. Sans parler de l’impact que le tout a sur notre santé mentale.

J’avoue, je suis assez agacé par les gens qui continuent à voyager pendant cette pandémie, en particulier quand il s’agit de personnes provenant de grandes villes et qui se rendent dans des zones rurales, pensant que « là-bas, il y a peu de chances d’attraper le Covid », complètement inconscientes ou indifférentes au fait que ce sont elles qui sont dangereuses et qui propagent le virus. Je ne mentionne pas non plus tous les autres covidiots qui pensent que les masques sont facultatifs et ce genre de choses. Leur propre égoïsme et/ou leur stupidité est la raison pour laquelle nous ne voyons pas la fin de cette pandémie qui n’aurait pas dû durer plus que quelques mois.

Bref, passons.

Quoi qu’il en soit, il y a environ deux semaines, je suis quand même sorti un peu de chez moi (rassurez-vous, je sors de chez moi, juste pas de Kagawa et peu de Takamatsu) et j’ai pu voir un peu d’art !

Et pas n’importe quel art, mais l’art d’un artiste de la Triennale de Setouchi.

 

Le nom de Takeshi Kawashima vous dit-il quelque chose ?

Si vous avez visité la Triennale de Setouchi, peut-être que oui. Il est l’artiste principal de la galerie Takeshi Kawashima and Dream Friends (comme le nom l’indique) que vous pouvez trouver sur Ogijima. J’ai écrit sur lui et sa galerie à plusieurs reprises. Vous pouvez les lire ici.

 

Sinon, voici quelques détails de sa biographie :

Takeshi Kawashima est né (en 1930 !) et a grandi à Kagawa. Il s’est installé à New York en 1963 où il a mené une carrière d’artiste plutôt réussie. Il fait également partie de la Triennale de Setouchi depuis la toute première édition en 2010, avec la galerie susmentionnée qui accueille une œuvre différente pour chaque Triennale, ainsi que parfois des expositions temporaires entre les Triennales.

Il est revenu s’installer à Kagawa en 2016 pour passer ses dernières années dans sa ville natale. Mais depuis son retour, il a tout simplement trouvé une seconde jeunesse. Il a même commencé une nouvelle série d’œuvres dans un nouveau style, et il passe maintenant pas mal de ses journées à peindre et à créer.

Vous pouvez le suivre sur Instagram si vous le souhaitez.

Toutefois, de retour à Takamatsu, il avait besoin d’un endroit pour à la fois travailler et aussi stocker toutes ses œuvres d’art (celles nouvellement créées, mais aussi celles qu’il a ramenées de New York).

Je me souvient de cette vieille usine abandonnée (qui construisait autrefois des équipements médicaux, je crois), au bord de la route située au nord de Goshikidai, dans l’ouest de Takamatsu. Celle qui passe près de la mer, au bord de Kozuchishima et qui mène entre autres au Seto Inland Sea Folk History Museum.

Eh bien, il l’a achetée.

Le bâtiment en béton de six étages, sur le flanc de la colline, est devenu le Takeshi Kawashima Art Factory.

C’est aujourd’hui à la fois son studio et son musée privé où sont hébergée ses propres œuvres et quelques surprises.

 

Certains étages du bâtiment semblent toujours inutilisés, mais le lieu est devenu un endroit des plus intrigants quand on s’y rend pour la première fois : divisé en pièces dédiées à l’art et d’autres complètement vides et restées dans les années 90 (?).

Et donc l’autre jour, j’ai eu droit à une petite visite semi-privée de l’endroit (à l’exception du studio de Kawashima-sensei). J’ai pris quelques photos du musée (mais pas du reste du bâtiment, malheureusement). Ce ne sont pas les meilleures, je n’avais pas beaucoup de temps et j’avais juste mon téléphone, pas mon « vrai » appareil-photo. Mais cela ne va pas m’empêcher de les partager avec nous, n’est-ce pas ?

 

Le musée est au sixième étage, mais comme le bâtiment est à flanc de colline, on y entre depuis l’extérieur.

 

Comme mentionné plus haut, on y trouve essentiellement des anciennes œuvres de Takeshi Kawashima :

 

Y compris un morceau de son installation pour la toute première Triennale en 2010. Je ne pensais pas la recroiser un jour.

 

Quelques tableaux issus de ses séries monochromes. Ceux-là (du moins les deux de gauche) furent exposés un temps au MOMA. Mon fils est très intéressé.

 

 

 

J’aime tout particulièrement cette œuvre qui date des années 80, je crois.

 

 

 

Vous y trouverez aussi sa collection d’art africain traditionnel :

 

Ah, au fait, ça c’est la vue depuis le musée :

 

Avez-vous remarqué Ogijima au loin ?

 

Et finalement, y sont exposées plusieurs de ses toutes dernières créations, certaines datées de 2021 !

 

 

 

Il faut vraiment que j’y retourne dès que possible avec un appareil-photo digne de ce nom.

 

Il est généralement ouvert les mardis, jeudis et samedis de 10 heures à 16 heures. Le prix d’entrée est de 1 000 yens. Mais je vous conseille de vérifier avant de vous y rendre.

Un endroit que je vous conseille de visiter, mais seulement après la fin de la pandémie, s’il vous plaît (dans le cas où vous viviez au Japon –  si vous êtes ailleurs, la question ne se pose pas vraiment).

 

Oh et à moins d’un kilomètre, vous avez l’un des meilleurs endroits pour admirer les « îles jumelles » de Kozuchishima et Ozuchishima (ou les deux Onigirishima comme les appellent mes enfants).

 

 

 

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