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Samedi dernier, c’était la cinquième et dernière étape de ma formation de guide de l’Art de Setouchi.

Si vous avez raté le début, je vous y renvoie :

La quatrième étape était la semaine dernière, et c’était une étape assez importante puisqu’il s’agissait de l’examen. Il consistait d’une première partie pratique, une courte visite (15 minutes) de Megijima avec présentation de l’île et de deux œuvres. Je crois qu’on peut dire que j’ai assuré un max vu les regards impressionnés de mon audience (d’autres candidats et des responsables de Koebi Network et du Comité Exécutif de la Triennale). 😉

Cela fut suivi d’un examen écrit qui fut un peu plus délicat : j’étais autorisé à l’écrire en anglais, mais la documentation sur laquelle portaient les questions était en japonais uniquement, et même si des âmes charitables (en tout premier lieu ma chère et tendre épouse) m’en avaient expliqué les grandes lignes, même si je connaissais les réponses de certains trucs du fait de ma connaissance de la Triennale, le fait reste que je n’avais pas lu les documents.

Mais je pense que je ne m’en suis pas trop mal sorti. 🙂

Et donc, la cinquième et dernière étape de la formation était une journée passée sur Megijima et Ogijima.

Oui, en théorie, j’aurais dû faire cette visite avant l’examen (surtout que la partie pratique de celui-ci était sur Megijima), mais des conflits d’emplois du temps m’ont obligé à les intervertir. Mais soyons honnêtes, je n’ai rien appris de nouveau lors de cette dernière visite, c’était juste une formalité : je ne dis simplement jamais non à une visite d’Ogijima, qui plus est quand c’est l’occasion de visiter (gratuitement) tout un tas d’œuvres d’art, certaines que je n’avais pas revues depuis 2016.

J’ai pris un peu moins de photos que lors de mes deux « tours » précédents, en partie parce que je suis devenu tellement familier avec les lieux qu’il est vrai que je les photographie de moins en moins sauf si je fais le déplacement explicitement dans ce but, et en partie parce qu’il faisait assez froid (si, si, ça joue sur l’envie de prendre des photos) et finalement parce qu’une bonne amie était présente, plus d’autres gens que je commence à connaître un petit peu à force de crapahuter sur les îles avec eux, donc j’ai passé plus de temps à discuter et ce genre de choses.

En voici quand même quelques unes :

Takamatsu Sunport et l’Hôtel Clement à bord de Meon.

 

Takamatsu, vue depuis Megi Port

 

Seagull Parking Lot de Takahito Kimura

 

Nous sommes aussi bien sûr arrêtés devant 20th Century Recall de Funjo Hagetaka, mais les voiles étant baissées pour l’hiver (le terrible vent hivernal de Megijima était d’ailleurs au rendez-vous ce jour-là), donc pas de photos. D’ailleurs les mouettes aussi s’apprêtent à prendre leur résidence hivernale (elles sont démontées tous les hivers pour les protéger du vents qui les endommagerait – d’ailleurs deux ou trois étaient déjà dans un drôle d’état).

Ensuite, nous partîmes direction Mecon de Shinro Ohtake, peut-être mon œuvre préférée de l’artiste dans la région. À noter qu’il est l’artiste qui a le plus d’œuvres dans les îles de Setouchi. Six, sauf erreur de ma part (quatre sur Naoshima, une sur Teshima et Mecon sur Megijima). Comme elles sont toutes gérées par Benesse, j’imagine qu’il est très ami avec Soichiro Fukutake.

Intéressant de voir comment l’œuvre évolue avec le temps, l’œuvre étant en partie vivante (littéralement, puisqu’un certain nombre de plantes la compose) d’ailleurs je vous invite à comparer les photos ci-dessus avec celles-ci qui datent de 2013 :

 

MECON sur Megijima

 

 

 

Après avoir quitté Mecon, nous nous sommes rendus juste à côté, dans un de mes lieux préférés de Megijima, à savoir Island Theatre Megi. Et là, je réalise avec horreur que je ne vous en ai jamais parlé sur ce blog ! Comment est-ce possible ? Donc très rapidement : il s’agit d’un vrai cinéma sur Megijima. Bon, déjà rien que ça c’est assez exceptionnel, mais en plus il s’agit d’un cinéma conçu dans le style des vieux cinémas de la 42e rue de New York dont l’artiste, Yoichiro Yoda, raffolait dans sa jeunesse (car s’il est né à Kagawa, il a grandi et passé presque toute sa vie à New York). C’est un des lieux à ne pas rater de la région :

 

 

Et si vous lisez l’anglais, précipitez vous vers cet article de mon site anglophone comprenant entre autres, une interview de Yoichiro Yoda et encore mieux : une visite de l’œuvre guidée par lui-même :

Island Theatre Megi by Yoichiro Yoda on Megijima

 

Pour la petite histoire, lors de mon examen de la semaine dernière, Island Theatre Megi était l’une des deux œuvres que je devais présenter (l’autre étant Seagull Parking Lot qui n’est pas celle qui m’inspire le plus). Même si je connais assez bien toutes les œuvres qui étaient sur le parcours ce jour-là, j’ai quand même eu une certaine chance de devoir présenter celle-ci : ayant eu droit à cette visite par l’artiste il y a deux ans, je pus en parler de manière bien plus approfondie que mes compagnons, y compris inclure à mes explications des petites anecdotes qui ne sont pas dans la description officielle. Je pense que cela à pas mal participé à mon « succès » du moment. 🙂

 

Toujours un peu plus loin, notre arrêt suivant fut à Presence of the Absence de Leandro Erlich. Là aussi, je réalise que je n’en ai jamais parlé sur le blog, mais je sais pourquoi. Bon, déjà, il est interdit d’y prendre des photos, et ce genre d’œuvre à toujours moins de chance d’atterrir ici qu’une œuvre photogénique. Mais surtout, une grosse partie de l’intérêt de cette œuvre, ou plutôt de ces œuvres car il y en a deux – Invisible et Double Tea – réside dans l’effet de surprise et dans l’expérience vécue dans le lieu. Des photos ou une description ruineraient cette surprise. Donc, voila, ne la ratez pas non plus, mais vous n’en verrez ni n’en saurez pas plus.

Le lieu possède deux choses de plus : une mini-bibliothèque regroupant des livres d’art, essentiellement dédiés aux artistes de la Setouchi Triennale, et un restaurant, nommé Iara (c’est un i majuscule, pas un l minuscule, l’autre jour j’ai entendu parler du restaurant Lara sur Megijima et j’étais très perplexe) qui sert habituellement de la nourriture plus ou moins italienne. Il était bien entendu fermé ce jour-là (les œuvres aussi étaient officiellement fermées, il s’agissait ici de visites très privées) mais ses tables et ses chaises nous ont accueillis pour y déjeuner (des onigiri pour ma part).

C’était la fin de notre mini-visite de Megijima et bientôt Meon allait nous emmener sur Ogijima que l’on ne présente plus (surtout si vous ne lisez pas ce blog pour la première fois)

 

 

Notre premier arrêt sur Ogijima se fit à la Galerie Takeshi Kawashima & Dream Friends où nous avons pu admirer son Kaleidoscope Black & White. La galerie, entre 2010 et 2016, exposait des œuvres pendant environ un an avant d’en changer (des oeuvres de Takeshi Kawashima pendant les Triennales, et des œuvres de ses « Dream Friends » – des artistes locaux de ses amis – en dehors des festivals – ma fille y fit sa toute première exposition entre 2014 et 2015 alors qu’elle n’avait que 2-3 ans ! Oui, bon, elle et plusieurs dizaines d’autres enfants). Mais depuis 2016, je crois bien que l’œuvre Kaleidoscope Black & White est destinée à être la seule œuvre permanente de la galerie. D’un côté, je trouve ça un peu dommage, de l’autre, elle est tout bonnement exceptionnelle. Là aussi, c’est une expérience sensorielle avant toute chose, les photos ne peuvent que vous donner une idée tronquer de quoi il en retourne exactement :

 

 

Notre étape suivante fut l’une de mes œuvres préférées de toute la Triennale, je veux parler de Memory Bottle de Mayumi Kuri (comme toujours, cliquez sur le lien pour en savoir plus) :

 

 

En sortant de la pièce l’abritant, une surprise :

 

Vous ne voyez pas de quoi il s’agit ? Hmmm… Vous ne connaissez pas encore Ogijima assez bien alors. 😉 Vous voyez cette palissade en bois ? Il y a encore un mois il y avait une maison à cet endroit-là ! Une maison qui avait même abrité une œuvre de la Triennale en 2010. De quoi en retourne-t-il exactement ? Aucune idée. La palissade et le fait qu’une partie de la maison au moins (à gauche) tient encore debout me fait penser que quelqu’un va y emménager, mais je n’en sais rien. Mais je suis un peu triste parce que cette entrée était l’une des dernières entrées de maison « anti-pirates » typiques d’Ogijima (il faudra vraiment que je vous détaille cela un jour, surtout que maintenant cela risque de disparaître).

Puis direction, l’autre maison – celle que vous voyez à droite sur la photo – qui abrite The Room Inside of the Room d’Oscar Oiwa :

 

Là aussi, si vous n’êtes pas familiers avec l’œuvre, je vous invite à consulter ce post, vers la fin (lui aussi contenant une vidéo de l’artiste la présentant) :

Avant-Première de la Triennale de Setouchi

 

Nos trois étapes suivantes furent le sanctuaire de Toyotama-hime, Onba Factory et la Bibliothèque d’Ogijima, puis le vent et le froid devenant de plus en plus déplaisants, nous sommes allés attendre Meon dans Ogijima’s Soul, non sans être passé juste avant faire un coucou à mes amis les Damonte qui m’ont préparé un café dont ils ont le secret (le meilleur de la région, je ne dis pas ça parce qu’ils sont mes amis, la preuve, ils ne lisent pas le français 😉 )

À Ogijima Soul, nous sommes tombés sur Team Ogi au grand complet, ses anciens et nouveaux membres, qui s’étaient réunis ce jour-là pour les premiers préparatifs de leur nouveau projet dont je ne sais encore presque rien (mais ça ne va pas durer).

Voila, c’est tout pour aujourd’hui.

Maintenant l’hiver commence à pointer le bout de son nez. J’ai envie de dire que mes visites sur les îles vont se raréfier pendant deux ou trois mois, mais certains artistes sont déjà en train de préparer leurs œuvres à venir (Sarah Westphal est arrivée aujourd’hui sur Ogijima et elle va y passer quelques jours par exemple), donc quelques visites vont certainement s’imposer.

C’est d’ailleurs très bon signe. Une des « déceptions, » surtout pour les populations des îles, de 2016 était que très peu d’artistes avaient créé leurs œuvres sur les îles (mais plutôt dans leurs studios chez eux), vu ce que j’entends ici ou là (pas mal d’artistes vont arriver bientôt) il semblerait que cette erreur soit réparée pour l’an prochain.

 

 

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