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Ryoan-ji, le Temple du Repos du Dragon (17e jour – 4 juin 2010 – deuxième partie)

 

Une fois échappés de la foule et de la folie touristique ayant envahi Kinkaku-ji, nous nous rendîmes à pied (il y a un peu moins de deux kilomètres) à Ryōan-ji (龍安寺) peut-être le temple bouddhiste zen le plus célèbre au monde, ou du moins son jardin de pierres.

 

Les tickets d’entrée des temples ont toujours la classe à Kyoto

 

Quand on arrive sur le site du temple, c’est d’abord son jardin et son lac qui nous accueillent. Ce dernier, dénommé Kyōyōchi, date du 12e siècle. Jusqu’à assez récemment, une colonie de canards mandarins y vivait (Où est-elle aujourd’hui ? est-elle partie ? sont-ils tous morts ? quand ? je n’en sais rien.) et de ce fait, le Ryōan-ji était autrefois souvent appelé Oshidoridera, le Temple des Canards Mandarins. Aujourd’hui on y trouve des canards « normaux » et aussi quelques tortues, de même qu’un îlot en son centre et auquel on peut accéder par un petit pont. Cet îlot, Benten Jima, est en fait un mini-sanctuaire dédié à Sarasvati, déesse hindoue de la sagesse, la connaissance, les arts et trois quatre autres domaines (n’oublions pas que certains dieux hindous ont fait le voyage jusqu’aux « panthéons » bouddhique et shinto japonais).

 

 


 

 

Mais le lieu qui intéresse surtout quand on se rend à Ryōan-ji, c’est le bâtiment principal et son jardin sec. Après la (relativement) mauvaise expérience au Kinkaku-ji, j’avoue avoir appréhendé pas mal d’entrer dans le bâtiment, mais le peu de monde dans le jardin, et l’absence d’autocars sur le parking étaient de bons signes. Effectivement, même si la seule façon appropriée de voir ce jardin c’est d’être seul ou presque, il faut malheureusement se faire une raison. Alors, je ne me plaindrai pas trop de la vingtaine de personnes qui s’adonnèrent à l’exercice en même temps que nous.

 


Le jardin de pierres aurait été conçu à la fin de la période Muromachi par un moine zen du nom de Tokuho Zenketsu. Il ne fait que 25 mètres de long et comme vous le savez déjà, il est remarquable dans le fait qu’il ne contient aucun végétal, à l’exception des quelques mousses au pied des pierres. Celles-ci sont au nombre de quinze, regroupées en îlots sur un gravier blanc de façon à ce qu’il soit impossible – où que l’on se trouve pour les observer – de toutes les voir à la fois. Que représentent-t-elles ? À vous de décider, le « but » du lieu étant de laisser votre imagination prendre le pas sur la réflexion au fur et à mesure que vous l’observerez, observation devenant peu à peu méditation. Vous comprenez maintenant pourquoi il vaut mieux être seul pour pouvoir l’observer dans les meilleures conditions.

 

 

 

 

 

 

 


Ce bassin est unique en son genre est assez célèbre lui aussi au Japon. Dénommé, Tsukubai, il date du 17e siècle et on y puisait l’eau pour le thé, servi juste à côté.Les quatre Kanji n’ont aucun sens si on ne les lit pas en intégrant ce trou carré (lui-même un Kanji : 口) dans cette lecture. Alors apparait la phrase « 吾 唯 足 知 » (ware tada taru ōshiru) qui signifie – si j’ai bien compris – « je n’apprends que pour être contenté » en d’autres termes, celui qui n’apprend que pour son contentement personnel est spirituellement riche. Il s’agit bien sûr d’un concept très important dans la philosophie Zen.

 

 

 

 

 

Et c’est ainsi que s’acheva notre visite de Kyōto puisque sitôt après nous retournâmes à la gare pour sauter dans le Shinkansen qui allait nous mener à la dernière destination de notre traversée de la partie occidentale de Honshū.

 

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