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Quelques conseils pour se rendre à la Setouchi Triennale 2013

 

Ça y est, la Setouchi Triennale 2013 a bel et bien démarré ; officiellement mercredi dernier et dimanche dernier pour moi avec une journée passée sur Ogijima.

Depuis quelques temps je reçois plusieurs e-mails par semaine me demandant des conseils et me posant diverses questions à propos du Festival. Bien que j’aime répondre individuellement à chaque question, comme vous le savez, mon temps libre se fait rare ces temps-ci, donc je me suis dit qu’un article sur le sujet serait peut-être le bienvenu. Un ou plusieurs.

Voici donc le premier.

Il s’agit d’une série de conseils pour se rendre à la Setouchi Triennale, répondant plus ou moins directement à des questions qui m’ont été posées – ou pas.

Je mettrai cet article à jour au fur et à mesure des questions supplémentaires qui viendront, avec annonce de ces mises à jour sur les réseaux sociaux habituels. Tiens puisqu’il est question de réseaux sociaux commençons par deux liens qui pourraient vous être utiles. J’ai créé une communauté dédiée à la Setouchi Triennale sur Google+ et une liste de toutes les oeuvres sur Foursquare. Si vous êtes utilisateurs de l’un ou l’autre de ces services, je vous conseille chaudement de suivre l’un et/ou l’autre.

 

Ōzuchishima et la Mer Intérieure de Seto

 

Comment se rendre à la Setouchi Triennale 2013 ?

Bien évidemment, tout dépend de votre point de départ.

Si vous êtes déjà au Japon, le moyen le plus simple sera certainement le train. Le shinkansen permet d’aller à Okayama et de là, vous pouvez prendre un autre train pour Takamatsu ou le Port d’Uno, les deux points d’accès principaux aux îles.

Si vous êtes à l’étranger, sachez que l’aéroport de Takamatsu est un aéroport international avec des vols pour et depuis Séoul, Shanghai et depuis peu Taipei. En d’autres termes, si vous êtes en France, vous pouvez voler depuis la France vers l’une de ces trois villes et ensuite vers Takamatsu sans faire le détour par Tokyo ou autres. Par exemple, sachez que je n’ai jamais mis les pieds ni à Narita, ni à Haneda : il m’est déjà arrivé de me poser à Osaka, mais la plupart du temps, je passe par Séoul, avec un gain de temps et une économie d’argent non négligeable par rapport à un vol Paris – Tokyo – Takamatsu.

Il y a bien entendu des vols pour diverses villes japonaises.

 

Où rester le temps de votre séjour dans la région de Setouchi ?

Vous imaginez certainement vous installer dans un minshuku sur l’une des îles, aller passer la journée sur une île différente chaque jour et rentrer à votre « camp de base » le soir. Si cette idée paraît formidable a priori, elle est malheureusement loin d’être réaliste. Une des conséquences de la dépopulation de la région c’est que les îles ne sont que peu ou pas connectées les unes aux autres. Certes, il y a des bateaux supplémentaires ici ou là, reliant des îles ne l’étant pas habituellement, mais établir sa base sur une des îles restera un casse-tête d’organisation et ne sera vraiment pas pratique.

En fait, le meilleur lieu où rester pendant la Setouchi Triennale est Takamatsu. La ville reste le « centre » des lieux où la Triennale est installée dans le sens où c’est le seul endroit d’où vous pouvez accéder directement à tous les autres (sauf Inujima). C’est aussi le lieu où il y a le plus d’hôtels et autres lieux où dormir.

Ceci étant dit, si vous êtes un roi ou une reine d’organisation et pouvez très bien communiquer en japonais, vous pouvez aller d’île en île sans avoir un lieu où rentrer tout les soirs. C’est-à-dire, visiter une île un jour, y dormir, partir le lendemain pour un autre, y dormir, etc. Si vous choisissez cette option (j’ai vu quelques personnes prenant le ferry avec des valises dimanche et lundi) elle est réaliste si vous vous sentez de faire autant de recherches et réservations différentes que vous passerez de nuits dans la région. Mais le jeu peut en valoir la chandelle. Cela vous permettra aussi de découvrir les îles de nuit, chose rarement permise quand on ne s’y rend que pour la journée.

 

Acheter un « Art Passport » ou pas ?

Tout dépend de combien de temps vous allez rester et surtout de combien d’oeuvres d’art vous souhaitez visiter.

Le passeport pour les trois sessions (printemps, été, automne) coûte 5000 yens pour les adultes, 3500 yens pour les lycéens (gratuit pour les moins de 15 ans). Il est en vente jusqu’à la fin de la session de printemps. Le passeport pour la session de printemps coûte 4500 yens pour les adultes, 3000 yens pour les lycéens. Je ne connais pas les prix pour les sessions d’été et d’automne, ni s’il y aura un passeport pour deux sessions seulement, mais attendez-vous à des prix similaires. De plus, sachez que le passeport pour la session de printemps était moins cher si on l’achetait à l’avance.

Maintenant, pour vous donner une idée, voici les prix des différentes oeuvres d’art et installations si on y accède individuellement. Les oeuvres en extérieur sont bien entendu gratuites. L’accès aux oeuvres individuelles (habituellement dans des maisons abandonnées et rénovées) coûte 300 yens, l’accès à certains lieux hébergeant plusieurs oeuvres coûte parfois 500 yens. L’accès aux musées coûte entre 1000 et 2000 yens environ (avec le passeport certains musées sont gratuits, d’autres ont des prix réduits).

Donc, pas besoin de vous lancer dans des calculs plus ou moins compliqués ; à moins que vous ne passiez qu’une seule journée sur une île et que vous ne visitiez que peu de choses, l’achat d’un Art Passport sera toujours une bonne idée (visiter tout l’art d’une seule île revient en général plus cher que l’achat du passeport).

 

Acheter un Ferry Pass ?

Il existe aussi un Ferry Pass valable deux jours, coûtant 4000 yens et permettant l’accès gratuit à presque tous les ferries liés à la Triennale.

Cela peut être rentable ou non selon vos destinations. En présupposant que vous partiez de Takamatsu (une fois de plus, c’est le meilleur endroit pour rester si vous choisissez d’avoir un « camp de base », certains ferries sont relativement bon marché (environ 500 ou 600 yens l’aller simple), par exemple ceux pour Naoshima, Megijima/Ogijima, Shōdoshima. Si vous vous rendez sur ces îles, il est inutile d’acheter ce passe. Par contre les ferries rapides, de même que ceux permettant d’accéder à Teshima et Inujima, sont beaucoup plus chers et dans ce cas, le Ferry Pass peut être intéressant.

Pour vous donner une idée, dimanche nous sommes allés à Ogijima et lundi à Inujima (via Shōdoshima à l’aller et via Teshima au retour – pas de bateau direct Takamatsu – Inujima). Sans le Ferry Pass, cela coûte : 1000 (Takamatsu-Ogijima aller-retour) + 1140 (Takamatsu-Tonoshō sur Shōdoshima par bateau rapide) + 1200 (Tonoshō-Inujima) + 1200 (Inujima-Teshima) + 1300 (Teshima-Takamatsu)  soit 5840 yens. Avec le Ferry Pass, nous avons économisé 1840 yens. De plus, l’avantage du Pass est que nous n’avons pas besoin d’acheter de tickets à l’avance, donc on peut changer son trajet sur un coup de tête (à la base nous avions prévus de rentrer d’Inujima par Tonoshō, mais l’horaire de l’autre bateau nous convenait mieux – ça et passer une trop brève heure sur Teshima).

 

En voiture ou en vélo sur les îles ?

Peut-être vivez-vous au Japon, peut-être en avez-vous loué une pour visiter le pays. Maintenant, vous vous demandez si emmener une voiture sur les îles est une bonne idée ou non. Vous pourriez aussi avoir envie d’y apporter votre vélo.

J’ai tout de suite envie de répondre que non, c’est une très mauvaise idée… Mais toutefois avec quelques bémols.

Tout d’abord sachez que sous l’appellation de « ferry » il y a des bateaux très différents d’une île à l’autre, certains acceptant des véhicules, d’autres pas du tout, même pas un vélo.

En gros, depuis Takamatsu vous pouvez mettre votre véhicule dans les ferries à destination de Naoshima, Megijima, Ogijima et Shōdoshima uniquement. Depuis Uno, vous pouvez embarquer votre véhicule à destination de Naoshima, Teshima et Shōdoshima. Je ne connais pas les tarifs par contre.

Toutefois, c’est à mon avis une très mauvaise idée que d’emmener sa voiture sur Naoshima, Megijima et Ogijima. Sur Ogijima, elle vous sera tout simplement inutile. Sur Megijima, elle vous sera utile uniquement pour monter à la grotte aux Onis (ou si vous souhaiter découvrir la « côte ouest » de l’île), sur Naoshima, si une voiture peut-être utile pour se déplacer d’un coin à l’autre de l’île, c’est se garer à certains endroits qui peut poser problème – par exemple du côté de la Benesse House, je ne me souviens pas y avoir vu de parking.

En ce qui concerne les vélos, ils vous seront complètement inutiles sur Ogijima (sauf pour aller au phare de l’autre côté de l’île, et encore), peu utiles sur Megijima sauf pour faire le tour de l’île dans la campagne (pas de malentendu, un vélo est utile sur Megijima, mais pas dans le cadre d’une visite de la Setouchi Triennale), par contre, un vélo est probablement le meilleur moyen de transport pour visiter Naoshima (un peu trop grand à pied, quant aux bus, ils ont vite tendance à être surchargés en période de festival).

Qu’en est-il de Teshima et Shōdoshima ?

Shōdoshima est une grande île, beaucoup plus grande que les autres îles de la région (regardez sur une carte pour vous faire une rapide idée) et si vous avez l’opportunité de visiter Shōdoshima en voiture, je vous le conseille chaudement, surtout si vous ne disposez pas de beaucoup de temps. Par contre, un vélo sera réservé aux cyclistes avertis, une bonne partie de l’île étant montagneuse.

Pour Teshima, une voiture peut-être utile, mais personnellement, je le déconseillerais essentiellement parce que je pense que Teshima est une île que l’on visite en prenant son temps, en voiture vous manqueriez des petits coins charmants et aussi intéressants que l’art sur l’île. Pour les vélos, si la taille de l’île s’y prête, certains côtes ardues peuvent décourager ceux qui ne sont pas des cyclistes avertis. Toutefois, notez la possibilité de louer des vélos électriques dans le port d’Ieura, ils sont probablement le meilleur moyen de visiter l’île, mais si vous ne venez pas avec le premier bateau, les chances qu’il en reste à votre arrivée sont très faibles, ils sont en général pris d’assaut.

 

Liminal Air – Core – dans le Port de Takamatsu

 

Ceci conclut notre premier article de conseils pour visiter la Setouchi Triennale 2013. L’article sera mis à jour au fur et à mesure des questions supplémentaires qui me seront posées (parfois certaines choses me semblent évidentes et je ne pense pas à les mentionner, sauf qu’elles sont loin d’être évidentes pour les gens ne connaissant pas la région).

Un deuxième article constitué de conseils à propos des choses à faire et à ne pas faire sur les îles, voire des conseils spécifiques à chaque île, devrait venir dans les jours prochains.

 

 

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