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Démographie et Géographie d’Ogijima

 

Pas plus tard que ce matin, un commentaire d’Olrik me rappela que je n’avais jamais écrit cet article « généraliste » sur Ogijima. La raison principale étant que je préfère distiller les informations sur l’histoire et la culture de l’île au fur et à mesure des articles (ainsi qu’au fur et à mesure que je les apprends).

Toutefois, à cause de cette coquetterie je ne vous ai jamais non plus parlé des données les plus factuelles et chiffrées de l’île (il faudra aussi que je pense à le faire pour les autres îles, faites-moi signe si vous ne voyez rien venir au cours des prochaines semaines).

Et donc, les voici (ils datent de l’an dernier) :

– Superficie : 1.37 km2, dont 0.01 km2 de terres cultivées et 0.61km2 de forêt.
À ce propos, je vous conseille de jeter un oeil à ce blog. Les dernières photos de la page, des photos aériennes d’Ogijima entre 1948 et 2007 sont fascinantes (et tristes aussi d’une certaine façon). Il n’y a pas mieux pour comprendre l’exode rural que subissent Ogijima et toutes ses voisines. En 1948, presque toute l’île était recouverte de champs (et on devine des maisons presque jusqu’au phare le long de la route – c’est vrai qu’ici où là on peut deviner des ruines entre les fourrés), aujourd’hui la végétation sauvage et même la forêt a repris ses droits en un peu plus de 60 ans. On y découvre aussi que la digue actuelle d’Ogichō est très récente puisqu’elle n’existait pas sous cette forme en 2007 (ça doit donc dater de 2008).

– Circonférence : 5 km.

– Point Culminant : 213 m.

– Population : 189 personnes réparties dans 108 foyers et selon les groupes d’âge suivants :

  • 0-14 ans : 9 personnes.
  • 15-64 ans : 64 personnes.
  • 65 ans et plus : 116 personnes.

Des chiffres qui font assez froid dans le dos quant au futur de l’île qui peut tout simplement devenir abandonnée en moins de deux générations si rien n’est fait.

Et c’est pour cela que des choses sont faites depuis maintenant deux ans. Inutile de vous rappeler Art Setouchi et tout particulièrement Maison de Urushi et Onba Factory, et espérons que leurs démarches ne soient qu’un début (bien entendu, je vous tiendrai au courant de tout développement connu).

Un signe positif : à la fête d’Obon la semaine dernière, il y avait une centaine de participants, alors que l’an passé (alors que nous étions en plein Setouchi International Art Festival) il n’y avait eu qu’une trentaine (en plus des résidents de l’île je suppose).

Je termine cet bref article par une série de photos d’Ogijima. Pas les plus belles, j’avoue, mais qui représentent bien divers aspects de l’île.

9 commentaires sur “Démographie et Géographie d’Ogijima”

  1. Ogijima a l’air d’être une petite île charmante! Merci de la faire découvrir aux Français. Je connais pas mal de voyageurs qui rêveraient de s’attarder dans des endroits comme celui-ci sur la mer de Seto, mais qui n’osent pas faute d’informations en français. Les photos historiques de l’île se dépeuplant sont très émouvantes… Je vais faire du prosélytisme auprès de mon entourage :p (J’ignore si cela sera possible lors de mon séjour avec Shikoku Muchujin, mais j’espère mettre les pieds à Ogijima lors d’un prochain voyage au Japon, on dirait que le coin est super joli et agréable à vivre!)

    1. Content que l’île t’intéresse.
      Si tu en as le temps (tu devrais avoir une ou deux journées libres non?), je te conseille plus que chaudement d’aller y faire un tour (ou sur ses voisines, surtout Teshima, ou Naoshima, plus célèbre, mais donc plus touristique).
      Si tu as besoin de conseils n’hésite pas, et si les oeuvres d’art des îles t’intéressent, je publie tous les mois leurs jours et heures d’ouverture (même si j’ai un affreux doute qu’elles risquent de toutes être fermées en novembre, je confirmerai le moment venu)

  2. Ton article est en effet un peu triste… Il résume à lui seul un problème qui ne se limite pas au Japon. En même temps, tu as le grand mérite d’attirer l’attention sur un lieu atypique. Il y a toujours beaucoup de tendresse dans tes propos 🙂

    Et puis, c’est chouette de diffuser des données géographiques objectives, cela permet de se faire une idée assez précise. En tant qu’ancienne étudiante dans ce domaine, j’ai les méninges en pleine activité à la lecture de ce billet. Merci m’sieur

    1. Merci pour les compliments.
      Ouais, depuis que j’ai commencé à apprendre l’histoire de la région, je me suis vraiment attaché à ces îles et je m’inquiète vraiment pour leur avenir.
      Alors j’essaie à ma (trop petite) échelle d’attirer l’attention dessus.
      C’est peut-être pour cela que je suis parfois assez véhément sur les Français (ou autres) pour qui le Japon se résume à Tokyo/Kyoto.
      Comment peut-on dire qu’on aime le Japon quand on se fiche éperdument de toutes ces cultures, histoires, vies qui se meurent à quelques kilomètres à peine de ces villes ?
      Car ce que je décris là ne touche pas que les îles de Seto mais bien toutes les campagnes du Japon (et comme tu le dis, pas que du Japon).

      1. C’est « facile » de partir pour Tôkyô et Kyôto. Les vols sont moins chers, on peut se débrouiller avec l’anglais. Mais cela n’empêche pas d’ouvrir les yeux sur le reste du pays !
        Pendant des années, j’ai révée d’aller au Japon et ce que je voulais vraiment voir, c’était la campagne, les rizières, les montagnes… En final, mes deux voyages se sont limités à Tôkyô et Kyôto, principalement pour des raisons financières. Et j’avoue, je n’avais pas non plus le courage de partir sac au dos explorer les petites villes, les petites îles.

        C’est un peu comme les touristes qui viennent en France. Paris est un exemple criant. J’habite à côte de Montmartre : les gens se limitent à passer par les escaliers, monter au Sacré Coeur, faire un tour sur la place du Tertre, dans quelques rues adjacentes, puis, ils repartent. Dès que tu passes dernière la butte, c’est tranquille. La curiosité n’est pas la qualité la plus répendue.

        A Tôkyô, en plein été, une saison quand même touristique, j’ai passé des journée entière à marché entre 8 et 10 h sans voir un seul occidental… Si les touristes restent déjà que dans certains quartier, osez s’aventurer dans les petites villes est souvent impensable. Pourtant, je crois que c’est là que réside vraiment l’âme japonaise. Que c’est là que tu peux faire des rencontres vraiment extraordinaire. Bien sûr, il faut être prêt à être regarder du coin de l’œil et parfois à être un tantinet ostraciser.
        Mais ce Japon ce mérite !

        Je trouve que tu fais vraiment un boulot de promo impressionnant…

        1. « C’est “facile” de partir pour Tôkyô et Kyôto. Les vols sont moins chers, on peut se débrouiller avec l’anglais. »

          Le problème c’est ce que beaucoup de monde pense, mais c’est pas vrai. De même que le fait qu’il faille forcément aller à Narita pour aller au Japon (j’y suis allé 4 fois, je n’ai jamais mis les pieds ni à Narita, ni à Haneda). Quant à « vols moins chers » les rares fois que j’ai regardé, j’ai jamais trouvé de vols pour moins de 1000€ pour Tokyo (peut-être pour Haneda de nos jours), perso, j’ai jamais payé un vol plus de 800€ pour aller au Japon.
          Ça va avec le cliché de « le Japon c’est cher ». Tokyo, c’est cher, pas le reste du Japon, la plupart des trucs sont même moins chers qu’en France (TVA de 5.5% si je ne m’abuse). Au Japon, je mange rarement pour plus de 10€ au resto, les hôtels c’est rarement plus de 50€ la nuit… Sauf à Tokyo, où on peut facilement doubler ces prix-là).
          Pareil pour le « parler anglais », s’il est vrai qu’il y a plus de trucs écrits en anglais à Tokyo (et encore, dans le métro… ailleurs c’est pas gagné…), le nombre de gens parlant anglais est pas très différent d’un endroit à l’autre. Surtout que pour arriver à rencontrer et communiquer avec des gens à Tokyo, il faut s’accrocher. Dans le reste du Japon ? C’est les gens qui viennent te parler !

          Ensuite, c’est vrai que la France souffre du même problème, la plupart des non-Européens la réduise à Paris, et encore même pas tout Paris, juste une quinzaine de rues (et comme tu dis si bien, ils résument Montmartre à la Place du Tertre et le Sacré-Coeur). Mais la plupart de ces gens-là ne se disent pas « fans de la France » non plus.

          Qu’on aime Tokyo, je le conçois, mais qu’on dise aimer le Japon et le réduire à cette ville (voire à certains quartiers de cette ville), qu’on dise aimer la culture du Japon et qu’on la réduise à sa pop culture pour ados en mal de vie sociale, je le conçois beaucoup moins. Comme tu le dis, c’est dans les petites villes et les campagnes que réside l’âme japonaise et nulle part ailleurs.

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