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Aujourd’hui, c’était un jour (et un week-end) très important pour les habitants d’Ogijima : c’était le jour du matsuri d’été.

Pour tout village ou quartier, le matsuri annuel a toujours une importance particulière, mais pour Ogijima, j’ai envie de dire encore plus, tout d’abord parce qu’il n’a lieu que tous les deux ans, mais aussi parce qu’il a bien failli disparaître il y a quelques années.

Mais aujourd’hui, comme bien d’autres aspects de l’île, les choses vont mieux. Quand je vois que des quatre « organisateurs », trois d’entre eux ne vivaient pas sur l’île il y a encore trois ans, quand je vois que le nombre d’enfants y prenant part grossit d’année en année (parce que le nombre d’enfants sur l’île augmente) je me dis que le futur est bien plus positif que dans de nombreux autres endroits du Japon rural.

Bon, sinon, si vous êtes habitués aux matsuri grandioses, ou alors aux matsuri un peu tarés ou très pittoresques, vous allez être déçus : le matsuri d’Ogijima est très calme, presque intimiste, voire « doux. »

Notez aussi que ceci n’est que la fin du matsuri qui dure presque trois jours, des cérémonies ont aussi lieu le vendredi et samedi soir à la nuit tombée, mais rares sont les non-résidents à y assister.

De plus, si les photos et la vidéo sont de qualité très perfectible, c’est parce que je me refuse à « m’incruster » aux premières loges, je laisse ces places aux locaux pour qui tout cela a bien plus d’importance que moi, surtout les anciens de l’île qui attendent longtemps ce moment avec beaucoup d’émotion, en se disant certainement que c’est la dernière fois qu’il y assistent pour les plus âgés d’entre eux.

 

 

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Après le matsuri, vu qu’il faisait très chaud, nous n’avons pas trop traîné dans l’île, mais nous sommes posés à Onba Factory pour le reste de l’après-midi.

Sur place, des étudiants de l’Université de Kagawa étaient en « stage » :

 

Onba Factory - 01

 

Bon, là, ils servaient des warabimochi, mais sinon, ils font partie d’un groupe d’étudiants avancée (Master, Doctorat) qui travaille sur la revitalisation des îles (oui, il y a un tel programme à l’université) et des étudiants viennent de plus en plus souvent sur Ogijima pour apprendre à connaître l’île et sa culture, faire des « travaux d’intérêts généraux » et autres. Il faudra que je me renseigne plus sur ce programme un de ces jours.

Ah oui, quelque chose d’intéressant dans la partie « expo » d’Onba Factory. Onba à l’origine, ça veut dire quelque chose comme « landau », puis dans certains coins en général et sur Ogijima en particulier, ils ont évolués en chariots à tout faire, avant de devenir oeuvres d’art sur Ogi.

Monsieur Oshima a récemment déniché deux onbas « originaux » qu’il a mis avec les Works Onba exposés :

 

Onba Factory - 02

 

Onba Factory - 03

 

Onba Factory - 04

 

Oh, une dernière chose que je ne rappelle peut-être pas assez souvent. Hier sur Shodoshima, j’ai croisé un Parisien avec qui j’ai un peu discuté, et il me parla de Megijima et Ogijima, mais il y avait un petit problème. Il prononçait ces noms avec une lecture francophone de la transcription, en d’autres termes, [Mejijima] et [Ojijima]. Je n’ai osé le corriger (j’ai juste bien pris soin d’insérer les deux noms dans mes phrases histoire qu’il les entende). Au cas où vous seriez tombé dans la même erreur, je vous rappelle que les Romaji (la transcription du japonais en alphabet) suivent des règles de prononciation précises, plus proches de l’anglais que du français, et que le « g » sera « dur », donc en suivant les règles du français, il faudrait écrire 男木島 Oguijima (voire Oguidjima) et 女木島 Méguijima (voire Méguidjima).

🙂

 

 

 

12 commentaires sur “Matsuri d’Ogijima 2016”

  1. Merci David,
    Que fait ici le camion mythique Citroën, le « tube » Citroën? Etonnant!
    Merci pour la leçon de prononciation, j’avais fait la même faute.

    1. Le Onba Citroën est effectivement surprenant…
      Je ne connais pas tous les détails de l’histoire (ou plutôt je les ai oubliés), mais je crois que l’histoire est à peu près la suivante : une ancienne étudiante d’Oshima-san vit maintenant en France et est mariée à un Français.
      Il y a trois ans, ils ont passé une quinzaine de jours sur Ogijima, pour donner un coup de main pendant le Festival. L’idée du Onba a germé pendant leur séjour. 🙂

      Pour la prononciation, voici un très vieux post (un des tous premiers du blog, à l’époque où je réfléchissais encore à ce que j’allais en faire qui devrait aider :
      http://www.ogijima.fr/prononciation-romaji/

  2. Ah bah j’aurais fait la faute de prononciation moi aussi ^^’
    Cette petite matsuri donne envie. C’est le genre de fête de village où tout le monde est rapproché, j’adore =)
    Je pense que j’aurais tendance à préférer cette matsuri plutôt qu’une gigantesque.

    1. Attention, une autre faute : « matsuri », comme tous les mots japonais (voire tous les mots ne provenant pas d’une langue romane) utilisés en français est masculin. En théorie, il est censé être neutre, mais comme ce genre n’existe pas dans la langue française, c’est le masculin qui le remplace 🙂

      Personnellement, j’aime aussi les petits matsuri plus que les gros, car plus intimistes, ce n’est pas juste un « spectacle » mais quelque chose de plus émotionnel (surtout celui d’Ogijima car il a failli disparaître).
      Maintenant les gros matsuri sont justement souvent spectaculaires et valent le détour eux aussi.

      1. Je ne savais pas non plus pour le masculin, merci 🙂
        Et oui, je vois les matsuri plus comme une fête commune, où l’on se retrouve pour échanger et se retrouver. J’espère pouvoir en faire en famille lorsque l’on viendra en été ^^

  3. Bon je crois que je vais arrêter de lire ton blog. Pourquoi ? Parce que tu me donnes trop envie d’aller voir des tas trucs sympas et qui sortent des sentiers battus ! Dans les documentaires on voit toujours les mêmes grands matsuri mais moi je préfère voir ce genre de fête locale qui me semble bien plus près des gens. Heureusement qu’il y a des « reporters » comme toi pour nous montrer le quotidien d’une région qui semble bien oubliée des réalisateurs professionnels. C’est du moins l’impression que j’ai, vue de France.
    Une chose m’étonne. Si je comprends bien tu passes d’iles en iles comme ici on passe de villages en villages. Prendre le bateau semble aussi naturel que de prendre le bus. Je me trompe ?
    Sinon ne tiens pas compte de ma première phrase. Je continuerai de te lire avec le plus grand des plaisirs. Et tant pis si je me sens frustré…
    PS : je suis content parce que j’ai tout bon en prononciation 🙂
    Ps 2 : je ne suis plus identifié automatiquement lorsque je viens sur ton blog. C’est normal ?

    1. Non n’arrête pas de me lire… 😉

      En fait le problème des journalistes étrangers quand ils vont en pays lointain, c’est qu’ils ne font pas de vrai travail d’enquête. Parfois parce qu’ils sont mauvais, parfois parce qu’ils n’ont pas le temps ou les moyens.

      Alors, il se passe une chose ou l’autre :
      – bien souvent, il vont voir ce qui est déjà célèbre.
      – rarement, très rarement, ils vont quand même essayer de faire un minimum d’investigation et essayer de vraiment découvrir un coin donné (j’en rencontre parfois des comme ça, en général des gens bien – les autres ne me contactent pas)

      C’est un des problèmes de reportages et documentaires sur l’étranger (le problème est assez similaire avec les guides touristiques) leur n’est presque jamais d’éduquer, mais soit de faire rêver ou de plaire au client et donc de ne pas le surprendre mais au contraire de lui montrer des choses qu’il connaît déjà.
      Donc un ènième reportage sur le matsuri de Gion ou sur celui avec de gros pénis en bois (qui est je pense plus célèbre à l’étranger qu’au Japon), mais jamais de matsuri sur des petits villages de campagne.

      Sinon oui, pour aller sur les îles, c’est un peu comme pour prendre le bus ou le train. Les îles sont très mal reliées les unes aux autres, donc il est assez difficile d’aller « d’île en île » (mais c’est possible) par contre, elles sont toutes facilement accessibles depuis Takamatsu.

      Pour ton problème d’identification, je ne sais pas. J’ai récemment changé le thème du blog comme tu as pu le voir, mais je ne sais pas si ça a eu un impact sur ce genre de choses… Je pense que de ton côté tu as dû vider ton cache peut-être ? Dis-moi si le problème persiste.

      1. Il y a sur la chaîne de télé Nolife une émission qui s’appelle Japan in motion. C’est une co-production franco-japonaise. Hormis le fait que l’émission soit animée par des « idoru » (ce qui nuit à sa crédibilité je trouve), elle nous présente souvent des régions et curiosités que l’on voit pas ailleurs. Mais c’est la seule que je connais.
        Concernant mon problème d’identification je n’ai touché à rien. Mais ce n’est pas grave je peux remplir les champs manuellement.

        1. Oui, je crois l’avoir déjà vue une fois, ils étaient venus à Takamatsu.
          Il y avait des morceaux vraiment intéressants, donc un segment avec Okawahara-san, l’une des dernières personnes de la région à encore faire des drapeaux de bateaux à la manière traditionnelle, et il est accessoirement membre de Team Ogi (c’est lui qui a organisé l’atelier d’avant-hier auquel j’ai participé), et… il est en photo dans ce post même!!! (sur la photo du mikoshi, il est le deuxième en partant de la droite)
          Mais aussi un segment sur un hôtel au sommet de Yashima qui semblait un peu hors de propos et qui faisait très pub déguisée.

  4. Arf… on l’a manque à un jour près… nous étions à Ogijima le 8… aucun signe du passage de la matsuri d’ailleurs. Très calme sans doute.

    1. Tiens, toi aussi tu mets matsuri au féminin ? Pourquoi donc ?

      Sinon, oui, le matsuri d’Ogijima est quelque chose de très intimiste. Et aussitôt fini, aussitôt rangé, aucune trace dès la fin d’après-midi pratiquement.
      Il me tarde de lire ton post sur Ogijima d’ailleurs, mais tu t’en doutes (d’ailleurs, je file lire ceux sur Teshima et Inujima de ce pas. 😉 )

      1. pas de raison logique… les noms utilisés tels quels depuis une langue étrangère sont au masculin mais pour matsuri, sans réfléchir et comme pour izakaya, j’utilise le féminin…

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