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Vous le savez peut-être (ou pas), mais une colonie de singes vit sur Shodoshima.

S’ils vivent en liberté, je ne suis pas trop sûr qu’ils soient vraiment natifs de l’île, ou bien s’ils y ont été « importés » à une époque ou à une autre. Car s’il n’est pas impossible d’en croiser au hasard de vos promenades dans les montagnes ou forêts de l’île, la plupart vivent rassemblés sur les hauteurs de Hitoyama, dans un lieu nommé Choshikei Osaru no Kuni (littéralement le Pays des Singes de Choshikei – ce dernier terme étant le nom du « lieu-dit » je crois) qui est plus ou moins un zoo à ciel ouvert.

En d’autres termes, l’entrée est payante, il y a quelques bâtiments (dans la plus pure tradition des zoos japonais : vétustes, pas toujours très salubres, avec quelques animaux emprisonnés dedans), mais si les singes sont nourris, ils vivent totalement en liberté sur ce flanc de montagne.

Bref, c’est un peu une question de poule et d’œuf : est-ce que ces singes sont sur Shodoshima depuis la nuit des temps mais se sont regroupés en ce lieu parce qu’il y avait de la nourriture facilement à portée de main ? Ou bien, le lieu a été créé de toutes pièces avec des singes venant d’ailleurs, mais ils ne se sont que peu ou pas éparpillés sur toute l’île puisqu’ils n’avaient pas de raison de le faire ? Aucune idée.

C’était ma deuxième visite du lieu, la première remontait à ma toute première visite de Shodoshima, lors de mon tout premier voyage au Japon, il y a maintenant neuf ans. Le lieu n’a pas trop changé. La seule différence notable c’est qu’à l’époque j’avais pu un peu m’aventurer le long des chemins de montagne, à l’écart des bâtiments. Cette fois-ci, un employé me fit signe que non, je devais rester à proximité de la civilisation. Pas trop sûr du pourquoi ni du comment (peut-être que c’était tout simplement cette propension qu’ont certains Japonais à penser que si on a le malheur de ne pas aller dans la même direction que tout le monde c’est qu’on s’est forcément égaré et qu’il faut nous remettre le plus rapidement dans le droit chemin).

Un autre détail amusant, c’est que les bébés d’il y a neuf ans étaient maintenant dans la fleur de l’âge (et les vieillards d’aujourd’hui étaient ceux qui gambadaient gaiement à l’époque – un singe en particulier devait avoir l’équivalent de 90 ans en années de singe – Wikipédia m’indique que le macaque japonais a une longévité d’environ 20 ans).

 

 

Bref, si vous passez sur Shodoshima et n’avez encore jamais approché de singes japonais, c’est une bonne occasion de le faire, et si j’ai quand même quelques réserves sur le lieu, il faut avouer que c’est le moins pire de tous les lieux hébergeant des animaux où je suis allé dans le Japon.

 

4 commentaires sur “Les Singes de Shodoshima”

  1. Dans l’excellent livre d’Alexandre Bonnefoy intitulé « Saru singes du Japon » aux éditions Issekinicho, il y a tout un chapitre consacré aux singes de Shodoshima.

    1. Merci pour l’info.
      Il faudrait que j’arrive à y jeter un œil. Malheureusement je doute qu’on puisse le trouver à Takamatsu (et je ne me sens pas d’acheter un livre entièrement dédié aux singes, je les aime bien, mais pas à ce point 😉 ).

      Par contre, peut-être contient-il la réponse à ma question de poule et d’œuf ?

  2. Les monkey center ont été très populaires au Japon dans les années 80 pour habituer les singes à manger dans des zones éloignées des récoltes et éviter qu’ils les saccagent. Beaucoup ont fermé maintenant.
    Des singes, Il n’y en a pas que dans cette zone, on peut en voir vers le téléférique (groupes plus petits, de 10, 15 individus et plus sauvages), et il doit y avoir des mâles solitaires un peu partout sur îles. La zone de vie d’un groupe s’étale en génrale sur 5km2.
    De ce qu’on m’avait dit, ils sont présents naturellement sur l’île (comme le sanglier) ils ont du arriver là quand les îles étaient encore connectés entre elles. Le singe est arrivé au Japon il y a 50 000 ans pendant une période de glaciation.
    J’ai eu de la chance, j’ai pas été embêté quand j’y suis allé, j’ai pu faire les chemins de montagne autour du parc, je pense qu’on peut aller très loin en les empruntant.
    En fait les singes de Shodoshima ont des comportements très spécifiques : très grands regroupements en fin de journée (saru-dango) et jeux avec des pierres. C’est pour ça que je venais les voir.

    1. Merci pour toutes ces précisions. Comme je précisais dans l’article certains détails m’échappaient.
      Je ne connaissais pas ces monkey centers intéressant.

      Pour les singes dans le reste de l’île, oui, j’avais vu des panneaux ailleurs (à Nakayama) mais je me disais qu’il était possible qu’ils soient simplement « échappés. »

      Pour le chemin, je pense qu’on nous a remis dans le droit (chemin) moins parce que c’était interdit et plus parce qu’ils avaient peur que ces étrangers inconscients se perdent dans la montagne 😉 ) J’ai pas l’impression qu’il aille très loin par contre.

      Le regroupement en fin de journée, je vois ce que tu veux dire, j’en avais fait l’expérience lors de ma première visite. On peut voir sur cette vieille vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=oYgMeSSWI7E

      En tout cas merci d’être passé par ici. À mon prochain passage en France, je jette un coup d’œil à ton livre. 😉

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