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Harmonica (ハーモニカ) est la troisième œuvre créée par un Australien – en l’occurrence une Australienne – Sue Pedley, dans le village de sur Teshima. Au début, je dois vous avouer que j’ai craint le pire en lisant le guide, au point de vouloir même sauter l’œuvre pour pouvoir passer plus de temps ailleurs.

En effet celui-ci la décrit comme étant une maison abandonnée de pêcheur recouverte par un filet de pêche… et c’est tout…

La seule raison pour laquelle nous y sommes quand même allés est que la maison était située tout près de l’arrêt du bus et nous ne voulions pas décevoir la si charmante vieille dame qui avait été si gentille et avait bien pris le temps de nous indiquer l’emplacement de chaque œuvre dans son village.

Bien nous en a pris, car cette œuvre était vraiment très sympathique au final.

Quand on approche de la maison, effectivement, ce que l’on voit c’est un filet de pêche en nylon orange la recouvrant, mais une fois à l’intérieur, c’est en fait un drôle de bric-à-brac ordonné selon une logique obscure sur lequel on tombe : toute une série d’objets hétéroclites, tous issus de maisons abandonnés de l’île et qui recréent tout un univers. L’univers d’une maison de pêcheurs sur Teshima.

 

 

L’élément central de l’installation était toute cette vaisselle empaquetée dans du linge et disposée sur le sol d’une façon plutôt aléatoire à première vue. Il n’en était rien ! En fait, cet ensemble représentait une carte en relief de Teshima ! Les piles de vaisselle plus hautes représentant les montagnes et les collines et chaque couleur de linge représentant un type de paysage : plaines, forêts, villages, champs, etc.

 

 

C’est alors que, petit à petit, on réalise à quel point cette œuvre est un magnifique hommage à l’île et à ses habitants : les éléments d’une vie quotidienne et sans histoire, mais aujourd’hui disparue, qui permettent de recréer l’île par l’art d’une certaine façon. Très beau et émouvant aussi, car c’est l’absence de tous ces gens qui sont aujourd’hui ou bien morts ou bien qui ont abandonné l’île pour aller habiter dans les mégapoles du Japon, qui soudain nous saute aux yeux. Si cette installation fut possible, c’est parce qu’ils ne sont plus là.

 

Ah oui, pourquoi Harmonica ? Parce que dans la pièce centrale, il y avait un « meuble-harmonica » dont certains des tiroirs faisaient de la musique.

(en écrivant cet article, je me rends compte que je n’ai finalement pas pris beaucoup de photos de l’endroit, oups)

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