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Bengal Island : La Fin

 

Hier soir, nous avons donc fait nos adieux à Bengal Island et à la session d’été de la Setouchi Triennale. Voici un petit récit de cette fin de journée.

À mon arrivée sur place dans les environs de 16 heures, tout le monde se préparait à aller vers le chapiteau du Sunport (pas vraiment un chapiteau, mais un lieu à la fois couvert et ouvert qui est au Sunport de Takamatsu et qui accueille toutes sortes d’évènements et cérémonies). C’est là qu’allaient se dérouler les derniers moments de Bengal Island et de la session d’été de la triennale.

 

1 - Bengal Island Closing Ceremony

 

Atsushi Ozawa (en rouge), Bunpei Kado (en vert), Douglas Brooks (en blanc avec casquette) et le responsable du projet Junk Work (ici avec un de ses drôles d’instruments et t-shirt blanc signé par tous les autres) se préparaient à partir. Douglas m’invita à se joindre à lui et c’est à ses côtés que j’ai assisté à la presque totalité des évènements qui allaient suivre.

Tour d’abord, la vente aux enchêres de certaines des choses qui furent construites durant toute la durée de Bengal Island. Fram Kitagawa en était le commissaire-priseur. C’est d’ailleurs à ce moment-là que j’ai compris que cet homme assez impressionnant (car directeur de la Setouchi Triennale, et aussi l’un des hommes les plus influents du Japon dans le domaine de l’art) ne se prenait pas forcément toujours au sérieux :

 

2 - Fram Kitagawa Bengal Island Auction

 

3 - Bengal Island Auction

 

Bien évidemment, je n’ai pas pris part aux enchères, il n’y a pas grand-chose qui était dans mes moyens, même si certains objets ont trouvé acquéreur pour bien moins cher que je l’aurais pensé (les pousse-pousses ont été vendus pour environ 400 € chacun. Il faut dire que le problème d’un tel objet c’est : où le mettre ?) Les objets qui m’intéressaient vraiment (les peintures de Nazir Hossain, certains instruments de musiques et surtout les dinghys miniatures – d’ailleurs, je n’en revenais pas qu’ils étaient à vendre) sont eux tous partis à des prix dépassant les 1000 €.

Une fois la vente terminée, comme il y avait un peu de temps avant le début de la cérémonie de clôture, je suis allé faire mes adieux au site de Bengal Island qui était bien désert :

 

4 - Bengal Island Last Visit

 

Je n’avais pas encore vu le bateau terminé. J’espère le revoir un jour, si possible sur l’eau.

 

5 - Bengal Island Last Visit

 

6 - Bengal Island Last Visit

 

8 - Bengal Island Last Visit

 

7 - Bengal Island Last Visit

 

9 - Bengal Island Last Visit

 

Je dois avouer que le moment était bien plus chargé d’émotions que je ne l’aurais imaginé. Difficile de rester insensible à ce lieu déserté après l’avoir vu si vibrant tant de fois, surtout en sachant que la prochaine fois que je retournerai sur place il ne sera plus là.

Bien évidemment, mes adieux au dinghy bangladais furent un moment assez particulier. Pour je ne sais trop quelle raison, c’est bien à ce stand que mon histoire avec Bengal Island a réellement débuté.

 

10 - Bengal Island Last Visit

 

11 - Bengal Island Last Visit

 

12 - Bengal Island Last Visit

 

Juste après la photo précédente, je me retournai et quittai Bengal Island pour toujours.

Mais pas le temps de s’épancher trop, la cérémonie de clôture allait débuter et elle allait prendre un tour inattendu.

Grâce à Doug, je me suis retrouvé assis au premier rang, et tout commença par une série de discours :

 

13 - Keizo Hamada - Kagawa Governor - Bengal Island Closing Ceremony

de Keizo Hamada, gouverneur de la Préfecture de Kagawa.

 

14 - Soichiro Fukutake - Bengal Island Closing Ceremony

de Soichiro Fukutake, sans qui tout cela n’aurait jamais existé.
(pour mémoire, il est le PDG de Benesse Corporation, l’un des hommes les plus riches du Japon, l' »inventeur » de Naoshima, et le co-fondateur et co-directeur de la Setouchi Triennale)

 

15 - Bangladesh Official - Bengal Island Closing Ceremony

d’un officiel bangladais, je n’ai pas trop compris qui il était, encore moins ce qu’il a dit : il s’exprimait en bengali et l’interprète ne traduisait qu’en japonais.

 

D’ailleurs, un petit mot de l’interprète qui n’a pas eu un travail facile. Traduire les propos du gouverneur en anglais n’était pas un problème, il lisait son discours qu’elle avait aussi sous les yeux – ainsi que très certainement une version anglaise préparée. Les choses furent plus compliquée pour traduire M. Fukutake : il n’avait pas préparé de texte à l’avance, et elle devait traduire au pied levé (et pour l’avoir d’ajà fait – dans des situations bien moins officielles – je sais à quel point ce n’est pas facile). En plus, M. Fukutake étant bilingue, il lui signalait quand elle avait oublié de mentionner ceci ou cela. Je n’ose pas imaginer le stress. Quant à l’officiel bangladais, il avait son texte, l’interprète en avait la version anglais, mais ne comprenant pas le bengali, suivre et traduire la bonne chose au bon moment fut aussi assez compliqué.

Pendant le dernier discours, la pluie, qui s’était un peu calmée depuis le matin reprit, de plus en plus fortement.

Puis ce fut le tour de tous les artistes et artisans bangladais de monter sur scène sous de forts applaudissements bien mérités :

 

16 - Bengal Island Closing Ceremony

 

17 - Bengal Island Closing Ceremony

 

 

Alors que tout le monde était sur scène, la pluie devint de plus en plus forte et le vent se joignit au festivités. Le lieu était couvert mais ouvert, tant qu’il n’y a pas de vent, rien à craindre, mais s’il commence à pleuvoir obliquement, c’est une autre histoire.

 

24 - Bengal Island Closing Ceremony

 

25 - Bengal Island Closing Ceremony

 

28 - Bengal Island Closing Ceremony

 

Maintenant que les trucs officiels étaient terminés, les festivités devaient se continuer par une réprésentation de ces charmantes danseuses :

 

26 - Bengal Island Closing Ceremony

 

Ainsi que par le groupe de chanteurs de « Baul » que j’avais déjà vu le week-end précédent :

 

27 - Bengal Island Closing Ceremony

 

La pluie devint soudain si forte, que toit ou pas toit, tout le monde fut bientôt trempé, et je dus ranger en urgence mon appareil-photo et ma caméra. Mais l’ambiance restait bon enfant, les Japonais savent rester stoïques face aux forces du destin (« shōganai! » comme on dit par ici – ça peut se traduire par « c’est la vie, on y peut rien »), quant aux Bangladais, c’est pas comme s’ils n’étaient pas habitués aux pluies torrentielles. Bref, le plan restait le même et les danseuses commencèrent leur numéro sous la pluie, sauf que…

Sauf qu’une coupure d’électricité en décida autrement. Elles essayèrent bien de continuer à danser sans musique, mais cela s’avera vite impossible. Quant aux musiciens, hors de question de mouiller leurs instruments pour des raisons évidentes (ni ses cheveux pour le joueur de tambour apparemment – oups, je suis un peu mauvaise langue là).

S’ensuivit un petit moment de confusion : quelle suite donner aux évènements ?

 

30 - Bengal Island Closing Ceremony

 

(après un certain temps, la pluie et le vent se calmèrent, je sortais donc mon petit appareil automatique que j’avais emmené au cas où – mon T-shirt étant trempé, je me sentais mal de mettre l’autre autour du cou – et je pris toutes les photos suivantes avec)

 

29 - Bengal Island Closing Ceremony

 

Certes, le final bangladais se retrouva écourté, mais il était encore possible d’exécuter le grand final de la session d’été de la Setouchi Triennale. Vous vous souvenez de Four Mirrors ? Les quatre voiture que des étudiants de Nihon University College of Art se sont évertués à polir tout au long de l’été ? C’est là qu’elles sont entrées en scène. Mais je vous réserve ce final pour un futur article (le prochain très certainement).

Finalement, quelques photos dans la pose du tigre (la « signature » de Nazir Hossain qu’il a popularisé au sein de pas mal de participants de Bengal Island si j’ai bien compris) :

 

31 - Bengal Island Closing Ceremony - Final Goodbye

 

32 - Bengal Island Closing Ceremony - Final Goodbye

 

33 - Bengal Island Closing Ceremony - Final Goodbye

 

Puis fut venu le temps des adieux. Ils furent brefs, tout en retenue. Nous savions que pour la plupart d’entre nous, nous ne nous reverrons jamais, mais l’important fut ce mois unique que nous avons tous partagés. Encore merci à tous les gens de Bengal Island, en espérant que ma route croise de nouveau au moins certains d’entre eux.

 

Sur le chemin du retour, je repassais sans y entrer devant le site de Bengal Island. Atsushi Yamaberi regardait son stand, très certainement une dernière fois avant de le quitter définitivement, lui aussi :

 

34 - Bengal Island - Atsushi Yamaberi - the end

 

The end…

 

 

 

 

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