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PROM – Prosthetic Restoration of Our Memory

Aujourd’hui, je vais vous parler d’une deuxième œuvre du Festival International d’Art de Setouchi, pour vous préparer à l’invasion de celles-ci sur ce blog, invasion qui ne va pas tarder à survenir.
Il s’agit de l’œuvre numéro 1 du Festival (toutes les œuvres étaient numérotées), elle s’intitule PROM – Prosthetic Restoration of Our Memory (ピー・アール・オー・エム / Restauration Prosthétique de Notre Mémoire) et elle aussi est signée par Noboru Tsubaki (椿 昇), tout comme l’œuvre dont je vous ai précédemment parlé, Project Sea-Light in Takamatsu.
Ici, Tsubaki s’attaque à un bâtiment entier qu’il transforme en œuvre d’art.

Ce bâtiment est l’ancien Bureau d’Administration Portuaire de Takamatsu. L’œuvre est constituée de plusieurs éléments. Tout d’abord, le bâtiment lui-même qui a été recouvert de miroirs, dans le but de le rendre presque invisible (sinon dans la réalité, au moins dans l’idée), d’ailleurs il est un peu dommage que ce ne soit pas le bâtiment dans son intégralité qui ait été ainsi recouvert, mais seulement sa partie centrale.
Quand on entre, on découvre alors une grande pièce, l’ancien hall du Bureau, qui a été totalement repeinte en blanc, y compris les éléments restant depuis l’époque où le lieu était utilisé (horaires des bateaux, etc.)

La preuve que j’étais bien sur place
et que je n’ai pas envoyé un sous-fifre faire le travail pour moi. 😉
Les sites et autres documents officiels parlaient d’un café à l’intérieur du bâtiment, nous n’en avons rien trouvé sinon ces « étranges » logos.

Au fond de la salle, on trouve un grand écran diffusant en permanence un film abstrait, en images de synthèses et changeant en fonction de divers facteurs tels que le mouvement des visiteurs dans la salle, le taux d’humidité (il était d’ailleurs possible de « jouer » avec celui-ci en soufflant sur le capteur), etc.

Tous ces éléments combinés donnaient un aspect assez fantomatique au bâtiment, et je pense que c’était l’effet recherché puisqu’il s’agissait de réveiller la mémoire des gens qui traversaient et utilisaient ce bâtiment dans le passé quand ils arrivaient ou quittaient Takamatsu en bateau, de même que rappeler que ce lieu était autrefois un lieu très vivant et actif.
Mais l’œuvre ne s’arrête pas là, car la nuit venue, elle dévoile une nouvelle facette. Tout d’abord, la faible lumière éclairant l’entrée (désormais fermée) change de couleurs, progressivement et de façon à ce que l’on ne s’en rende pas compte si on n’y prête pas vraiment attention, mais en plus, de faibles lumières apparaissent et disparaissent à travers les fenêtres de l’édifice à des rythmes et des intensités procurant un sentiment étrange, comme si quelqu’un était en train de fouiller le bâtiment, éclairé seulement d’une lampe-torche, ou alors comme si celui était hanté…
Au final, cette œuvre un peu bizarre, fait partie de ces œuvres dont l’intérêt ne réside pas forcément dans le produit final (celui-ci étant assez confus) mais dans les sensations (plus que les réflexions) qu’elle procure aux personnes en faisant l’expérience.

(quand on assiste à ce genre de Festival, on commence à voir de l’art partout)

4 commentaires sur “PROM – Prosthetic Restoration of Our Memory”

  1. L'idée semble réellement intéressante. On imagine bien l'intérieur du bâtiment avec sa fresque.
    A propos du canard: si, si, c'est bien de l'art conceptuel.

  2. Super explication, je n'ai pu que passer devant ce que j'avais appellé "la maison de l'homme invisile", pas le temps d'y entrer, mais pour le coup ça m'aurait plut! Heureusement que tu es là pour assurer la visite, merci!

    Et je confirme, l'Art est partout, et bien souvent juste à côté du musée…

  3. Merci.

    Je sais que l'art est partout (mais je ne suis pas sûr que ce petit canard oublié à l'entrée du parking à vélo du port puisse être considéré comme tel), en fait, c'est surtout dans les musées que j'ai un problème avec l'art (donc en fait, c'est plutôt avec les musées que j'ai un problème).
    C'est d'ailleurs pour cela que j'ai énormément aimé ce festival, l'art y est dans la rue, voire dans la nature. Je n'ai d'ailleurs visité qu'un musée sur les cinq qu'offraient le festival, et c'est le seul truc qui m'ait vraiment saoulé (sans parler de la Fukutake House à Megi, que j'ai carrément détestée)

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